Le Conseil Général de l’Hérault organise la gestion de son patrimoine Ouvrages d’Art

Pont de St-Etienne d'Issensac (RD 1)

Points sensibles sur le réseau routier, une diminution de leur niveau de service voire leur mise hors service imprévue pouvant entraîner de fortes perturbations de la circulation, les ouvrages d’art du Conseil Général doivent rester en mesure d’assurer, en toute circonstance, la fonction pour laquelle ils ont été construits, et ce, dans les conditions de sécurité les meilleures.

Pour cela, ils doivent faire l’objet d’une politique rigoureuse de surveillance et de suivi de l’évolution de leur état, et ce, dans le but d’intervenir à titre préventif plutôt que d’attendre l’extension des dégradations, source de réparations coûteuses.

Gestionnaire d’un exceptionnel patrimoine d’ouvrages d’art routiers, estimé, sur 4 800 km de voies, à plus de 3 500 ouvrages de franchissement, le Conseil Général de l’Hérault décide, en 2001, de mettre en place une gestion systématisée susceptible de constituer une assurance qualité en termes de :

  1. sécurité de l’usager sur le réseau,
  2. conservation du patrimoine à long terme,
  3. affectation des crédits (budget moyen annuel : 6 millions d’euros) consacrés à la maintenance des ouvrages.

La campagne de reconnaissance du patrimoine

En 2000, le Conseil Général disposait d’un inventaire incomplet de son patrimoine OA, en particulier d’un point de vue qualitatif (description des ouvrages, évaluation de leur état structurel…), les méthodes de surveillance restaient hétérogènes à l’échelle départementale.

Dans ces conditions, le projet consiste à :

  1. engager une campagne de reconnaissance du patrimoine visant à recueillir non seulement les informations de recensement (description de l’ouvrage, typologie, géométrie, fonction, etc.) mais aussi celles concernant l’état de santé des ouvrages (observation des dégradations, notation de leur gravité, …).
  2. mettre en place un système informatique permettant d’organiser les informations de recensement, de surveillance et de programmation, en l’occurrence le système OASIS-Ponts.

Visites des ouvrages

Effectuée en interne au Conseil Général de l’Hérault, la campagne de reconnaissance est réalisée par itinéraire suivant un ordre de priorité privilégiant la nature de réseau et le niveau de trafic.

Dans le cadre de « visites menées dans un temps court sans mise en oeuvre de moyens lourds », la visite de reconnaissance consiste à prendre plusieurs photos de l’ouvrage et recueillir les informations nécessaires :

  • à son inventaire (structure principale, matériau principal, longueur totale de l’ouvrage, etc.),
  • à l’évaluation de son état de santé (nature et superficie des désordres constatés sur chacune de ses parties),
  • à sa hiérarchisation socio-économique.

Visés par le responsable de l’agence technique départementale, les documents issus de la visite (procès-verbaux, photos) sont transmis à Montpellier pour intégration.

Intégration dans OASIS

OASIS-Ponts est déployé au sein du SOA depuis mai 2001.

Dans un souci d’homogénéité, la procédure d’intégration est réalisée en totalité par le SOA. Confiée à la cellule de gestion du SOA, la procédure d’intégration comprend 4 étapes :

  1. recoupement des données d’inventaire : photos, plans, description normalisée des ouvrages,
  2. notation de l’état de la structure au vu du procès-verbal,
  3. recherche de la localisation des archives existantes ;
  4. intégration dans OASIS : mise à jour de la fiche signalétique, création de la fiche de visite initiale.

Après traitement et mise en forme OASIS, les données sont mises à disposition des agences.

Premier bilan

Initiée en juin 2001, la campagne de reconnaissance devrait se poursuivre jusqu’en juin 2004.
Régulièrement, le SOA établit des bilans d’avancement avec les correspondants OA, notamment pour connaître les difficultés rencontrées et améliorer les procédures. En décembre 2001, 320 ouvrages ont été visités ; 15 à 20 personnes effectuent les visites sur site.

Recensement des ouvrages

La connaissance du patrimoine est un préalable indispensable à l’élaboration de toute procédure systématique de surveillance et de maintenance. La base de données informatique permet de faire un inventaire complet, organisé et facilement exploitable du patrimoine. Le recensement des ouvrages prend la forme d’une fiche signalétique pour chaque ouvrage et d’un « livre du patrimoine » décrivant tous les ouvrages par itinéraires.

Surveillance de l’état de santé des ouvrages

Saisies sur le terrain, analysées au bureau, les informations du procès-verbal (nature et superficie des désordres observés) se concrétisent par l’attribution d’une note ou indice de gravité pour l’ouvrage.
Dans le cas d’un désordre présentant un risque immédiat pour les usagers ou d’une non-conformité à des règlements de sécurité, l’indice de gravité est suffixé avec la lettre S.
*Complémentairement, sont organisées des campagnes annuelles de visites d’inspection détaillée et de visites subaquatiques : environ 120 ouvrages sont ainsi visités chaque année par des bureaux d’études privés et notés suivant le même modèle que celui des visites en interne.

Programmation des interventions

La comparaison et le classement des ouvrages en fonction de leur indice de gravité permet d’établir une hiérarchisation objective et homogène des urgences d’interventions au niveau départemental et ainsi de mieux rationaliser l’affectation des crédits consacrés à la maintenance des ouvrages.

Conclusions

Une campagne de reconnaissance des ouvrages de franchissement a été engagée en juin 2001.
Aujourd’hui, 15 collaborateurs des agences territoriales réalisent des visites formalisées (320 entre juin et décembre 2001). Impliqués dans le suivi des ouvrages, ces agents s’approprient leur patrimoine OA et voient leurs missions s’enrichir. L’intégration des informations dans le système OASIS-Ponts permet d’améliorer sensiblement la connaissance et le suivi des ouvrages, et par là-même d’optimiser la sécurité de l’usager, la préservation du patrimoine, la bonne utilisation des crédits d’entretien.

Perspectives

La démarche engagée se traduit par une évolution progressive depuis un inventaire strictement quantitatif, incomplet, sans mise à jour régulière, et des méthodes de surveillance hétérogènes et non formalisées, vers un système global de gestion des ouvrages d’art, homogène et fiable, pour l’ensemble du département.
Bien que la démarche n’en soit qu’à son début et que son état d’avancement soit variable selon les agences techniques, les premiers résultats ont pu être exploités efficacement : en effet, la programmation 2002 a été basée, en partie, sur une hiérarchisation des urgences techniques et fonctionnelles établie à partir du logiciel OASIS-Ponts.
Le déploiement d’OASIS en 2003 dans les 9 agences techniques devrait également bénéficier à la gestion des ouvrages d’art.
Au-delà des ouvrages de franchissement, la démarche sera prochainement étendue aux ouvrages de soutènement.
Le système qui se met ainsi en place progressivement apparaît comme un réel outil d’optimisation de la gestion du patrimoine.