La société Escota développe avec OASIS une nouvelle démarche pour la surveillance périodique de ses ouvrages d’art (Newsletters – Janvier 2006)

Créée en 1956, la société Escota a été la première société concessionnaire d’autoroutes à péage de France. Son réseau actuel représente 459 km d’autoroutes (A8, A500, A50, A51, A52, A57), entièrement inclus en région Provence – Alpes – Côte d’Azur, de la frontière italienne à Aix-en-Provence et de Toulon à La Saulce dans les Hautes-Alpes. Filiale du Groupe ASF (Autoroutes du Sud de la France), la société Escota se concentre sur l’exploitation du réseau existant et l’optimisation du service à sa clientèle.
(source www.escota.fr)

Budget d’entretien 2006 des infrastructures chaussées et ouvrages d’art des autoroutes concédées

Avec, en 15 ans, une progression de l’ordre de 50% du linéaire de voies et de surfaces de tablier, le patrimoine infrastructures des autoroutes françaises concédées
– chaussées et ouvrages d’art – représente en 2005 une valeur de 19 milliards d’euros.

Pour entretenir ce patrimoine, mais aussi les ouvrages de drainage et d’assainissement ou encore la signalisation horizontale, les sociétés concessionnaires consacrent en 2005 un budget de prés de 240 millions d’euros.

Face à l’évolution du trafic, notamment sur les autoroutes les plus anciennes, les infrastructures nécessitent davantage de maintenance.

Les budgets d’entretien sont croissants du fait du vieillissement du patrimoine et des sollicitations d’exploitation mais aussi des contraintes réglementaires…
(source www.autoroutes.fr)

Le patrimoine ouvrages d’art

Le patrimoine Ouvrages d’Art (OA) d’Escota compte 820 ponts, 520 murs de soutènement, 19 kilomètres de tunnels autoroutiers, etc. pour 459 kilomètres d’autoroutes.

Ce qui représente 1,78 ponts par kilomètre d’autoroute. Soit une densité linéaire supérieure de 44% à celle existante sur le réseau autoroutier français, laquelle s’établit à 1,24.

Pour maintenir la qualité de ce patrimoine particulièrement important sollicité par un trafic qui augmente régulièrement et pour répondre aux attentes des clients et du concédant quant au niveau du service, Escota a mis en oeuvre une gestion active de ses infrastructures et ouvrages d’art.

Les acteurs de la gestion

La Direction de l’Exploitation et son Service Structure Viabilité Sécurité (SVS) sont en charge de la définition de la politique de gestion des ouvrages d’art, de la coordination et du suivi de sa mise en application sur l’ensemble du réseau Escota.

Pilotant l’ensemble des activités opérationnelles sur leurs territoires respectifs, les six districts de la société (Aubagne, Cannet-des-Maures, Peyruis, Mandelieu, Nice, Saint-Maximin) mettent en œuvre les moyens techniques et humains associés à la politique suivie par la société pour la gestion de ses ouvrages d’art.

Les districts veillent au respect des procédures attachées à celle-ci, en particulier celles qui permettent de suivre l’évolution de l’état de santé des ouvrages et de développer une maintenance préventive.

Enfin, un correspondant OA est nommé dans chaque district pour participer au réseau de compétences de la société.

La politique de surveillance des OA

Escota a développé une approche pour surveiller son patrimoine qui repose sur la classification des ouvrages en 2 catégories :

  • les ouvrages courants,
  • ouvrages non courants.

Pour les premiers, le plan de surveillance prévoit des visites IQOA triennales essentiellement réalisées par les districts et ponctuellement par des prestataires extérieurs. Pour les seconds, des inspections détaillées périodiques tous les 6 ans ponctuées par des visites IQOA intermédiaires tous les 3 ans réalisées par un prestataire extérieur.

Il est rappelé ici que les visites IQOA permettent de déterminer à partir des désordres apparents un indicateur de l’état pour chaque ouvrage visité.

Ces visites s’inscrivent dans le processus d’évaluation périodique de l’état des ouvrages d’art fixé par l’instruction technique du Ministère de l’Equipement sur la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art du 19 octobre 1979 et sa révision du 26 décembre 1995.

L’évaluation d’un ouvrage résulte de l’analyse de son état à l’issue de la visite IQOA. Visite menée dans un temps court et sans mise en œuvre de moyens lourds, elle consiste en un examen visuel des parties aériennes, accessibles à l’œil du visiteur de l’ouvrage.

A l’issue de la visite, une classe d’état est attribuée à l’ouvrage visité en fonction de la gravité des désordres observés, de leur incidence sur l’état structurel des ouvrages, de leur aggravation possible avec le temps et de l’urgence à entreprendre des actions d’entretien ou de réparation.

Classe 1 Ouvrage en bon état apparent, relevant de l ’entretien courant (au sens de « l’instruction technique sur la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art »).
Classe 2 Ouvrage avec une structure en bon état apparent et une absence de défauts visibles de stabilité, dont les équipements et le drainage présente des défauts, ou dont la structure et/ou la zone d’influence présentent des défauts mineurs et qui nécessite un entretien spécialisé sans caractère d’urgence.
Classe 2E Ouvrage avec une structure en bon état apparent et une absence de défauts visibles de stabilité, dont les équipements et le drainage présente des défauts, ou dont la structure et/ou la zone d’influence présentent des défauts mineurs et qui nécessite un entretien spécialisé urgent (pour prévenir le développement rapide de désordres dans la structure et son classement ultérieur en 3 voire 3U).

Les travaux d’entretien spécialisés des classes 2 et 2E portent sur les équipements et/ou le drainage de l’ouvrage, et sur les altérations très localisées et superficielles de la zone d’influence et/ou de la structure (défauts mineurs dus à son vieillissement).

Classe 3 Ouvrage dont la structure est altérée, et/ou dont la stabilité risque d’être menacée, et qui nécessite des travaux de réparation urgents liés à l’insuffisance de capacité résistante de l’ouvrage, ou à la rapidité d’évolution pouvant y conduire à brève échéance.
Classe 3U Ouvrage dont la structure est altérée, et/ou dont la stabilité risque d’être menacée, et qui nécessite des travaux de réparation urgents liés à l’insuffisance de capacité résistante de l’ouvrage, ou à la rapidité d’évolution pouvant y conduire à brève échéance.

District d’Aubagne

Le district d’Aubagne gère un parc de 146 ouvrages d’art réparti en passages supérieurs, passages inférieurs, buses et viaducs parmi lesquels 72 sont considérés comme ouvrages courants et non sensibles et 74 comme ouvrages non courants et /ou sensibles.

Dans le cadre de l’organisation en place, Thierry Liaudet, correspondant OA du district assure les visites triennales IQOA de 72 ouvrages soit en moyenne 24 ouvrages par an ; la surveillance des 74 autres ouvrages étant assurée par IOA, société adjudicataire du lot géographique « partie Ouest du réseau jusqu’à Puget sur Argens » pour le marché « surveillance des Ouvrages d’Art » passé par Escota au début de l’année 2005.

Depuis le déploiement au 2ème trimestre 2005 de la solution informatique OASIS-OkAPI sur le réseau d’Escota Thierry Liaudet réalise ses visites IQOA en utilisant son Assistant Personnel Numérique (PDA).

  • Avant la visite sur le terrain, il accède au réseau pour consulter les connaissances disponibles sur l’ouvrage visité, notamment les dates et conclusions des dernières visites : auteur de la visite, désordres observés, notations, photos et commentaires,
  • Pendant la visite sur le terrain, avec OkAPI-Terrain, paramétré en fonction de la méthode IQOA, il est guidé par un plan de visite ajusté en fonction des caractéristiques techniques (structures et matériaux) de l’ouvrage visité.

  • Après la visite sur le terrain, la mission se termine avec la transmission des données sur le réseau. Après synthèse, notation, intégration des photos prises sur le terrain pour concrétiser les observations et validation, la visite est référencée dans OASIS.

La durée d’une visite et la rédaction du procès-verbal varient entre une heure et une demi-journée, selon la taille et les conditions d’accessibilité de l’ouvrage. Lorsqu’il s’agit de visiter un ensemble d’ouvrages de faibles dimensions, sans relevé des défauts sur un croquis, la cadence moyenne de visite est de trois à quatre ouvrages par jour.

Conclusions et perspectives

Mise en place sur le réseau depuis mai 2005, le système a été mis à profit par le district d’Aubagne et la société IOA pour réaliser leurs missions en conformité avec la politique de surveillance 2005 élaborée par SVS. L’organisation mise en place devrait favoriser le développement du réseau de compétences ouvrages d’art d’Escota en associant le service SVS, les Districts et les Bureaux d’Etudes. La démarche mise en place pour les ponts pourrait être étendue à d’autres infrastructures de génie civil tels que les ouvrages de soutènements, les portiques, les potences et les hauts-mâts de signalisation.

Contacts

Brigitte MAHIEU – SVS
Emmanuel PORRE – SVS
Thierry LIAUDET – District d’Aubagne
Thierry JACQUET – IOA