Construire un réseau de compétences territoriales avec OASIS et OkAPI (TWSINFO N°20 – Décembre 2003)
Au regard de l’instruction technique du 19 octobre 1979 et sa révision en date du 16 décembre 1995 pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art du ministère de l’Équipement (Direction des Routes), « la surveillance est destinée à tenir à jour une connaissance de l’état de chacun des ouvrages suffisante pour permettre d’effectuer en temps voulu les opérations d’entretien ou de remise en état nécessaires et, le cas échéant, de prendre les mesures de sécurité permettant de prévenir tout accident résultant de la dégradation des ouvrages ».
Depuis la publication de cette instruction, les gestionnaires de patrimoine tendent à systématiser la surveillance périodique formalisée de leurs ouvrages d’art, notamment en réalisant en interne et sans moyens lourds des visites d’évaluation.
C’est ainsi que, compte tenu de l’importance des patrimoines et des fréquences adoptées pour les inspections, plusieurs dizaines voire centaines de visites d’évaluation sont réalisées chaque année par les collaborateurs en agences territoriales de plusieurs Conseils Généraux.
Intervenant généralement sur plusieurs dizaines d’ouvrages, ces collaborateurs de terrain ont besoin d’accéder aux informations concernant le patrimoine dont ils ont la charge et d’être assistés pour la réalisation des missions associées.
Pour leur part, les Conseils Généraux du Finistère, de la Haute-Savoie et de la Meurthe-et-Moselle déploient leur système de gestion OASIS et son extension OkAPI sur leur réseau informatique
En équipant leurs collaborateurs des agences territoriales avec des postes légers pour accéder au système de gestion et des ordinateurs de poche pour visiter les ouvrages sur le terrain, ils mettent à leur disposition des nouveaux services, leur permettant d’optimiser leurs missions.
Au bureau, sur leur poste léger, ils peuvent consulter les connaissances issues des campagnes de recensement précédentes : fiche signalétique, fiches descriptives détaillées, photos, plans, cartes. Mais aussi les informations liées à la surveillance des ouvrages, dates et conclusions des dernières visites et, depuis l’intégration du logiciel OkAPI dans l’architecture logicielle OASIS, les informations liées à une visite particulière : auteur de la visite, arbre des dégradations relevées, notations, photos et commentaires.
Sur le terrain, avec leur ordinateur de poche, leur inspection est guidée par un plan de visite spécifiant les parties à examiner et, pour chacune d’elles, les dégradations à repérer et évaluer. Paramétrés en fonction de la méthode d’inspection choisie par le gestionnaire, notamment VAQOA, IQOA et les méthodes quantifiées, les plans de visite sont ajustés en fonction des caratéristiques techniques (structures et matériaux) des ouvrages visités.
Mieux informés et guidés, les collaborateurs des agences territoriales voient leur travail s’enrichir et s’approprient de plus en plus le patrimoine dont ils ont la charge.
Libérés des tâches bureautiques et des procédures papier, ils sont incités à aller sur le terrain.
Au final, la démarche est bénéfique pour le patrimoine OA dans la mesure où, comme l’explique Martine Motard du Conseil Général du Finistère, « elle doit nous permettre de sortir d’une gestion essentiellement curative pour passer en mode préventif ».