TWS-APE, une nouvelle génération d’aide à la programmation de l’entretien (TWSINFO N°13 – Octobre 1999)

Il est généralement admis que « la connaissance, par les services du Conseil Général, des caractéristiques techniques, de la fréquentation et de l’état physique du réseau routier départemental ainsi que des données relatives à la sécurité routière est un préalable à la définition des priorités et à la programmation des crédits affectés à l’entretien ou au développement du réseau ». (Confère le rapport de la Cour des Comptes. « L’action des Départements dans le domaine de la Voirie Routière ». Paris, novembre 1998.)

Or, si l’information sur les accidents de la route est généralement disponible et fiable, « les informations sur l’état des voies et sur les flux de circulation sont plus inégalement collectées et comportent souvent des lacunes importantes ».

Disposant souvent d’une information incomplète en termes d’historique de travaux, de trafics supportés, d’état de surface, de portance, d’adhérence etc., le gestionnaire devait, jusqu’à une époque récente, compléter « sa base de données routières » avant de pouvoir faire fonctionner un système d’Aide à la Programmation de l’Entretien (APE).
En ce temps-là, l’élaboration d’ »une base de données complète » était un préalable à l’utilisation d’un système APE.

Or, comme, on le sait, la complétude des données est difficile et longue à atteindre, il n’était pas rare de voir différer de plusieurs années la mise en place des systèmes APE.
Aussi, les données de l’auscultation (relevé de dégradations, déflexions) restaient inexploitées pendant plusieurs années, rendant hypothétique le retour sur l’investissement correspondant à leur acquisition.

Aujourd’hui, le préalable sur la complétude a disparu : les nouvelles versions des systèmes TWS-APE rendent des services même si l’information n’est pas complète.

En complément du service classique d’élaboration des pré-programmes de travaux et d’études dans le cas favorable où l’ensemble des données d’inventaire (géométries, limites administratives), d’exploitation (trafics, accidents) et d’auscultation (état de surface des chaussées, etc.) sont disponibles, d’autres services sont désormais offerts, lesquels ne requièrent pas la complétude des données :

  • analyse et hiérarchisation des propositions d’entretien issues des unités territoriales,
  • aide à la programmation et au suivi des opérations de sécurité : identification des zones d’accumulation d’accidents, analyse avant et après l’opération de sécurité,
  • analyse de la conformité des travaux d’entretien avec le schéma d’aménagement,
  • etc.

De même que la complétude des données ne constitue plus un préalable, leur centralisation dans une base de données unique n’est plus obligatoire. Du fait des progrès dans l’interopérabilité des logiciels, il n’est désormais plus nécessaire d’intégrer les accidents, les trafics, etc. dans la base de données routières.
Le concept de base de données centralisée tend à disparaître. Émerge une conception fédérale du système d’information routier, ensemble de bases de données métiers, dédiées respectivement aux accidents, à l’historique des travaux, aux trafics supportés, etc.

Aujourd’hui, mettre en place un système TWS-APE ne nécessite ni la complétude des données, ni leur centralisation dans une base de données unique.
Aussi, la systématisation de la programmation de l’entretien peut se faire progressivement, doucement, au fur et à mesure de la disponibilité des données routières.

Ce qui constitue souvent une condition supplémentaire d’acceptabilité par les acteurs de l’entretien.