Le Département de la Manche territorialise la maintenance de ses ouvrages d’Art (Newsletters – Mai 2006)

La Manche, carrefour de l’Atlantique.

La Manche a une position géographique stratégique sur la façade atlantique de l’Europe : au carrefour de la Grande-Bretagne, de l’Europe du Nord et de la péninsule ibérique.

Le littoral constitue une des principales richesses du département. Retour ligne manuel
Longue de 330 kilomètres, la façade maritime du département oriente le développement économique et attire de nombreux touristes. Retour ligne manuel
Sites pittoresques et ports de plaisance se succèdent, ainsi le Mont-Saint-Michel, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Etirement Nord-Sud, importance du littoral à desservir, présence d’un bocage demandant une grande densité de communication, le département de la Manche possède le plus long réseau de routes départementales de France : 7 560 kilomètres classés en quatre catégories :

  • réseau structurant : 560 km
  • réseau d’intérêt départemental : 960 km
  • réseau d’intérêt cantonal : 2130 km
  • réseau d’intérêt local : 4000 km.

Du fait de la géographie du département, la qualité de ses artères de communication, en premier lieu celle de son réseau routier, est essentielle à sa prospérité économique, industrielle, commerciale, sociale, touristique, culturelle et sportive.

Aussi, le Conseil Général s’emploie-t-il à améliorer, entretenir, adapter, développer, soigner, sécuriser le réseau des routes départementales … tout en consentant un important effort financier pour épauler l’Etat dans le désenclavement du département avec des voies autoroutières.

Ainsi, le réseau structurant d’autoroutes et de routes nationales a connu et connaît une amélioration importante : autoroute des Estuaires et axe structurant Nord-Sud.

(Source www.cg50.fr et www.insee.fr)

La gestion des infrastructures routières

Sous la responsabilité de son président, le Conseil Général prend en charge les routes départementales par l’intermédiaire de sa Direction des Infrastructures et des Transports.

Pour mener son action, cette direction recourt à une organisation de proximité : plus de 80 % des 480 agents qui la composent travaillent sur l’un des 50 sites répartis sur le territoire. Elle comprend deux directions, dix services et cinq agences départementales :

  • La Direction des Etudes et des Investissements est chargée de l’ensemble des études et travaux d’investissements. Elle assure la maîtrise d’œuvre du programme d’investissement routier du département. Après une phase de programmation, le Service Etudes Générales étudie les grands enjeux et les tracés ; le Service Etudes et Travaux affine et réalise les projets, le Service des Ouvrages d’Art étudiant en parallèle les ponts. Le Service de l’Action Foncière négocie les terrains. Au final, le Service Travaux Neufs surveille le chantier.
  • Une fois la route remise aux automobilistes, la Direction de la Gestion des Infrastructures et des Transports veille sur sa vie… la plus longue et la plus confortable possible, avec l’appui des cinq agences techniques départementales, des dix centres d’entretien routiers et des 37 centres d’intervention routiers.

Le patrimoine ouvrages d’art

Disséminé le long des 7 650 Km de routes départementales, ce patrimoine comprend plus de 1000 ponts recensés à ce jour :

  • 65 % dont l’ouverture est comprise entre 2 et 5 mètres, la majorité en maçonnerie, très représentés du fait de la grande densité du réseau hydrographique ;
  • 20 % dont l’ouverture est comprise entre 5 et 10 mètres ;
  • 15 % dont l’ouverture est supérieure à 10 mètres, parmi lesquels quelques ouvrages « non courants » telle que la tranchée couverte sur le contournement de Saint-Lô.

Les acteurs de la gestion

Sous l’impulsion du Service des Ouvrages d’Art (SOA), douze personnes collaborent à la maintenance de ce patrimoine au sein d’une organisation de proximité conçue pour systématiser la surveillance des ouvrages et veiller à leur conservation.

Quatre objectifs principaux sont assignés à celle-ci : maintenir un recensement exhaustif des ponts sur routes départementales, surveiller efficacement leur état : visiter un tiers des ouvrages chaque année et la totalité du parc sur trois ans, programmer l’entretien courant et les petits travaux de réparation et recueillir l’information permettant la programmation des gros travaux de réparation.

Cette organisation de proximité est constituée par dix Correspondants Ouvrages d’Art (COA), un dans chacun des dix Centres d’Entretien Routiers (CER), et une équipe fonctionnelle comprenant deux collaborateurs du SOA.

Fédérés dans un réseau de compétences, les COA sont chargés du recensement, de la surveillance et de l’entretien des ouvrages gérés par leur centre d’entretien routier respectif. Ils bénéficient du soutien de l’équipe fonctionnelle.

L’équipe fonctionnelle est chargée de l’animation de ce réseau de compétences et de la mise à disposition d’outils métiers, comme le système informatique OASIS déployé sur le réseau distant du département, les marchés à bons de commande pour les « petites réparations » des ouvrages d’art ainsi que les dossiers d’ouvrages numérisés (plans).

Recensement des ouvrages

Début 2006 à l’initialisation du projet, le recensement des ouvrages est réalisé par chacun des dix CER sur leur territoire respectif au terme d’une opération impliquant deux agents à temps plein pendant trois mois avec pour double objectif : recensement quantitatif exhaustif et relevé géométrique.

Après leur recueil sur le terrain, les données de recensement sont transmises à l’équipe fonctionnelle en vue de leur intégration dans le système OASIS.

A ce jour, 550 ouvrages d’art, soit environ 50 % du patrimoine, ont été référencés dans OASIS dans le cadre d’une opération qui devrait s’achever en septembre 2006.

Surveillance des ouvrages

En conformité avec l’instruction ministérielle relative à la surveillance et à l’entretien des ouvrages d’art du 19 octobre 1979 et modifiée par la circulaire du 26 décembre 1995, les ouvrages sont les objets d’une surveillance à trois niveaux :

  • surveillance permanente par la patrouille ou lors de tournées,
  • surveillance formalisée périodique triennale avec établissement de procès-verbaux pour l’ensemble des ouvrages,
  • inspections détaillées, notamment visites subaquatiques sous-traitées à des entreprises privées pour les ouvrages avec appuis immergés présentant des risques d’affouillement et visites détaillées des ouvrages exceptionnels.

Pour la réalisation des 300 visites annuelles, le département de la Manche a choisi la méthode VAQOA pour sa simplicité, mais aussi parce que cette méthode d’évaluation des ouvrages, essentiellement basée sur l’appréciation des agents effectuant la visite, permet de les impliquer clairement.

L’utilisation de cette méthode, devrait faciliter l’appropriation des ouvrages par les COA.

Entretien

Comme la surveillance formalisée, la maintenance des ouvrages d’art est déléguée aux cinq agences départementales : réalisation de l’entretien courant et programmation des « petites réparations ».

Dans le cadre de cette délégation, chacune des agences dispose, depuis trois ans, d’un budget propre pour programmer et réaliser, dans le cadre d’un marché à bons de commandes dédié, la maintenance de ses ouvrages.

Avec le recul, il apparaît que les ouvrages sont plus facilement entretenus depuis la création de ces marchés, ceux-ci constituant un outil simple et pratique d’emploi.

En conclusion

Impliqués dans l’évaluation des ouvrages de leur territoire respectif, les correspondants des dix CER portent une attention plus importante sur l’évolution de leur état.

La mise à disposition des nouveaux outils métiers (système OASIS, dossiers numérisés, marchés à bons de commandes pour les « petites réparations ») et les formations associées se traduisent par un enrichissement des tâches réalisées par les correspondants ouvrages d’art.

Le fonctionnement en réseau de l’organisation est source d’émulation et par voie de conséquence d’amélioration du processus de gestion des ouvrages.

Une fois le recensement achevé, la prochaine étape comprendra :

un plan de visite VAQOA calculé dynamiquement en fonction des caractéristiques structurelles et géométriques de l’ouvrage,

l’intégration des marchés à bons de commandes dans OASIS pour faciliter l’élaboration des programmes de « petites réparations ».

Après cette étape, la démarche OASIS sera étendue à d’autres infrastructures routières, en l’occurrence les murs de soutènement.

Contacts

Jean-Claude PRIGENT – SOA
E-mail : jean-claude.prigent@cg50.fr

Arnaud LEROUX – SOA
E-Mail : arnaud.leroux@cg50.fr