ERASMUS pour optimiser les chaussées (TWSINFO N°17 – Janvier 2001)
Diffusé le 22 décembre 2000 par le directeur des routes aux préfets de département – Directions départementales de l’équipement, le guide méthodologique relatif à la réhabilitation du Réseau Routier National (RRN) prévoit que, pour chaque « remise en état nécessitant des travaux sur la chaussée de type rechargement 6 cm en rase campagne ou 4 cm en agglomération », « une étude de dimensionnement devra être engagée pour définir les matériaux à mettre en place ».
Obligatoirement menées avec ERASMUS, les études sont désormais fondées sur « la connaissance des structures (âge et nature des couches), du trafic (MJA et % PL), des dégradations de la chaussée et de la déformabilité (déflexion) ».
Depuis 30 ans, trois générations d’outils se sont succédées en France pour la définition de l’entretien structurel : les catalogues, les logiciels de calcul, les systèmes expert.
Dans les années 70, avec les catalogues, on a besoin de trois paramètres : le type de structure, la déflexion et le trafic poids lourd et, pour déterminer « la solution technique », il suffit d’interpréter quelques « tableaux à double entrée ».
Dans les années 80, avec les logiciels de calcul ALIZE et ECOROUTE, on passe à une dizaine de paramètres, puisque, au delà du type de structure (souple, bitumineuse épaisse, semi-rigide), il faut préciser la nature et l’épaisseur de chacune des couches de la chaussée.
La solution technique ne préexiste plus. La tâche du projeteur se complexifie : il utilise des procédures complexes et, pour choisir les « bons » paramètres, il recourt à son sens de l’ingénierie.
Dans les années 90, avec le système expert ERASMUS, on est invité à décrire le problème à résoudre de façon globale. En plus du trafic, de la déflexion et de la nature des couches, on prend en compte l’état de surface de la chaussée et l’âge des couches. Le projeteur voit sa tâche évoluer. Si le recueil des données demande plus de temps, l’ensemble des traitements est pris en charge par le système.
Avec la circulaire du 22 décembre 2000, se trouve entérinée cette dernière évolution de la méthode française, toujours plus fiable et optimisée, pour définir l’entretien structurel.
Aujourd’hui, dans un contexte où la complexité technique s’accentue, l’objectif du projet défini en 1985 par Bernard FAUVEAU et Michel RAY, alors respectivement directeur du SETRA et chef de la division chaussées, s’élargit à la définition des chaussées neuves.
Ainsi, ERASMUS va aider les gestionnaires à optimiser la construction et l’entretien de leurs chaussées.